Taxonomie

endemique
protegee
UICN

Statut liste rouge -

Vulnérable (VU) , évaluée le 05/04/2018

Espèce protégée -

en Province Sud , en Province Nord

Description

Description Générale

Arbuste de 2,5 - 5 m, peu ramifié; rameaux adultes glabres, couverts de lenticelles; stipules petites triangulaires et caduques.

Répartition en Nouvelle-Calédonie

Cette espèce est présente sur la côte ouest de la Grande Terre, sur les massifs du Boulinda et du Kaala.

Habitat

En sous-bois de forêt de talwegs

Substrat

Sur sol plus ou moins érodé voire sur éboulis, sur substrat ultramafique.

Feuille

Feuilles très grandes, chartacées, glabres et mates, avec un pétiole cylindrique, long de 10 - 28 cm, elliptiques, 22 - 51 x 10 - 28 cm, aigües et acuminées au sommet, obtuses ou légèrement aigües à la base; marge plane et peu dentée; 8 - 15 paires de nervures secondaires bien visibles.

Phénologie (Fleur)

Fleurs mâles avec 4 étamines en nombreux glomérules sur des inflorescences très longues, simples ou ramifiées à la base groupés par 4 à l'aisselle des feuilles ou sur le vieux bois; fleurs femelles avec des stigmates lobés formant un disque de 2,5 mm de diam., sur des inflorescences de même type avec la même position.

Fruits

Capsules non décrites.

Reproduction

Floraison de juin à octobre.
 


Bocquillonia longipes est un arbuste endémique du nord-ouest de la Grande Terre en Nouvelle-Calédonie. Cette espèce est connue de 6 sous-populations (Kaala, Koniambo, Mé Maoya, Boulinda, Oua-Tilou et Nodéla). L'espèce pousse dans le maquis et forêt sur substrat ultramafique à une altitude de 75 à 780 m. La principale menace provient de l'exploitation minière en cours sur les zones du Kaala, du Koniambo et potentiellement par le projet futur de Boulinda. La projection de l'exploitation minière sur les 25 années peut impacter plus de 30% de ces sous-populations. Ainsi, B. longipes est considéré vulnérable (VU) selon le critère A4c avec une réduction de la population estimée à plus de 30% au cours des 3 générations, de 1970 à 2045 (soit une période de 75 ans); et selon les critères B1ab(i,ii,iii,iv,v)+2ab(i,ii,iii,iv,v) avec un déclin estimé de l'ensemble des sous-critères concernés, un nombre de localité estimé à 7 et une zone d'occurrence (EOO) et zone d'occupation (AOO) respectivement estimées à 1430 km² et 52 km².

Aire géographique


Bocquillonia longipes est un arbuste endémique du nord-ouest de la Grande Terre en Nouvelle-Calédonie. Cette espèce est connue de 6 sous-populations (Kaala, Koniambo, Mé Maoya, Nodéla, Oua-Tilou and Boulinda).

Population


La taille de la population est inconnue. Cette espèce est commune dans les sous-bois forestiers sur le Koniambo. La taille de la population est inconnue. De plus, les projections d'extraction minière sur les 25 prochaines années peut entrainer une réduction potentielle de plus de 30% des sous-populations concernées et ainsi contribuer à la réduction de la taille de la population.

Habitat


Bocquillonia longipes pousse dans le maquis et forêt sur substrat ultramafique à une altitude de 75 à 780 m.

Menaces


La principale menace provient de l'exploitation minière en cours sur les zones du Kaala, du Koniambo et du MéMaoya. La projection de l'exploitation minière sur les 25 années à venir (selon les périmètres soumis à autorisation) entraîne le risque de disparition de nombreux individus de ces sous-populations. La Nouvelle-Calédonie possède de 20 à 30% des réserves mondiales de nickel. L'exploitation minière intensive depuis la fin du XIXème siècle a entraîné une forte érosion des sols (1,2% de surface de sol dégradé cartographiée par SPOT5 en 2007 sur la Grande-Terre). L'exploitation minière est aujourd'hui en phase de développement avec une production métallurgique multipliée par trois de 2010 à 2015 (de 60,000 à 200,000 tonnes annuelles). La sous-population du Boulinda est exposée à la menace des feux de brousse.

Conservation


Bocquillonia longipes est une espèce protégée par les codes de l'environnement de la province Nord (protection du genre) et de la province Sud. Aucune population biologiquement viable de cette espèce ne se trouve en revanche dans une aire protégée. Notons que KNS (Koniambo Nickel SAS) mène des actions de prospection sur cette espèce. Des prospections dans la zone sud du Mé Maoya seraient souhaitables. Cette espèce bénéficierait de mesures de conservation in-situ et ex-situ. Il est recommandé d'assurer le suivi des populations existantes, de préserver des populations viables sur des périmètres délimités sur les zones minières. Il est de plus préconisé de réaliser des tests de multiplication pour envisager ultérieurement des programmes de replantation.

Bibliographie


Wulff AS, Hollingsworth PM, Ahrends A, Jaffré T, Veillon J-M, L’Huillier L, et al. 2013. Conservation Priorities in a Biodiversity Hotspot: Analysis of Narrow Endemic Plant Species in New Caledonia.

Endemia.nc 2016. Faune et Flore de Nouvelle-Calédonie.

Morat, P.; Jaffré, T.; Tronchet, F.; Munzinger, J.; Pillon, Y.; Veillon, J.-M. and Chalopin, M. 2012. Le référentiel taxonomique Florical et les caractéristiques de la flore vasculaire indigène de la Nouvelle-Calédonie [The taxonomic database « FLORICAL » and characteristics of the indigenous flora of New Caledonia]. Adansonia sér 3(34) , p.177-219.

L'Huillier L.; Jaffré T. and Wulff A. 2010. Mines et Environnement en Nouvelle-Calédonie : les milieux sur substrats ultramafiques et leur restauration.

Experts


Assessor(s): Tanguy, V., Veillon, J., Amice, R., Barrière, R., Chambrey, C., Fleurot, D., Lannuzel, G.

Reviewer(s): Vandrot, H.

Contributor(s): Wulff, A.

Facilitator(s): Chanfreau, S., Tanguy, V.


Répartition géographique