Taxonomie

endemique
protegee
UICN

Statut liste rouge -

En danger (EN) , évaluée le 12/10/2015

Espèce protégée -

en Province Sud , en Province Nord

Description

Description Générale

Arbrisseau 2 - 3 m, monoïque; rameaux d'abord couverts de poils écailleux puis glabrescents.

Type : MacKee 29993

Répartition en Nouvelle-Calédonie

Cette espèce est localisée sur la côte ouest de la Grande Terre, entre Poya et Voh.

Habitat

En sous-bois de la forêt humide et dans le maquis.

Substrat

Sur sol plus ou moins profond sur substrat ultramafique.

Feuille

Feuilles couvertes d'écailles, avec un pétiole long de 1,5 - 6 cm, elliptiques 8 - 23 x 4 - 10,5 cm, aigües ou obtuses au sommet, obtuses ou subcordées à la base; 5 - 12 paires de nervures secondaires.

Phénologie (Fleur)

Fleurs blanches avec 3 - 4 sépales, sur des inflorescences terminales, courtes , unisexuées ou mixtes, simples ou ramifiées; les mâles avec 3 - 5 sépales et 10 - 12 étamines; les femelles sans pétales et de stigmates bifides.

Fruits

Capsules 12 x 11 mm; graines 8 x 4,5 mm.

Reproduction

Floraison et fructification de juin à janvier.

Bibliographie :

  • McPherson, G., et C. Tirel. 1987. « Euphorbiaceae I ». In Flore de la Nouvelle-Calédonie et dépendances, Museum National d’Histoire Naturelle, 14:228. Paris.


Croton cordatulus est un arbuste endémique de la moitié nord de la Grande Terre en Nouvelle-Calédonie. Cette espèce est connue de 4 sous-populations (Katépahié, Avangui, Cap Bocage et Koniambo). On le trouve en maquis et forêt sur substrat ultramafique à une altitude de 50 à 500 m. La principale menace provient de l'exploitation minière en cours sur la zone de Cap Bocage et de la dégradation de l'habitat liée aux feux de brousse. Les projections d'extraction minière sur les 25 prochaines années pourrait avoir un impact potentiel sur les sous populations concernées. Ainsi, Croton cordatulus est classé En Danger (EN) selon le critère A4c avec une réduction de la population estimée à plus de 50% au cours des 3 générations, sur une période commençant de 1970 à 2045 (soit une période de 75 ans); et selon les critères B1ab(i,ii,iii,iv,v)+2ab(i,ii,iii,iv,v) avec un déclin continu estimé de l'ensemble des sous-critères concernés, à quatre en s'appuyant sur les menaces des feux et de l'exploitation minière et une zone d'occurrence (EOO) et zone d'occupation (AOO) respectivement estimées à 1514 km² et 16 km².

Aire géographique


Croton cordatulus est un arbuste endémique de la moitié nord de la Grande Terre en Nouvelle-Calédonie. Cette espèce est connue de 4 sous-populations (Katépahié, Koniambo, Avangui, Cap Bocage).

Population


La taille de la population est inconnue. Assez commune où on la retrouve sur la côte Ouest, cette espèce peut facilement passer inaperçue car on la retrouve en pieds isolés. De plus, les projections d'extraction minière sur les 25 prochaines années peut entrainer une réduction potentielle de plus de 50% des sous-populations concernées et ainsi contribuer à la réduction de la taille de la population.

Habitat


Croton cordatulus se retrouve en maquis et forêt sur substrat ultramafique à une altitude de 50 à 500 m.

Menaces


Les principales menaces proviennent de l'exploitation minière en cours sur la zone du Kaala et des feux de brousse qui dégradent la qualité de l'habitat. La Nouvelle-Calédonie possède de 20 à 30% des réserves mondiales de nickel. L'exploitation minière intensive depuis la fin du XIXème siècle a entraîné une forte érosion des sols (1,2% de surface de sol dégradé cartographiée par SPOT5 en 2007 sur la Grande-Terre). L'exploitation minière est aujourd'hui en phase de développement avec une production métallurgique multipliée par trois de 2010 à 2015 (de 60,000 à 200,000 tonnes annuelles). Les bas de pente des massifs ultramafiques du nord-ouest de la Nouvelle-Calédonie sont particulièrement touchés par les feux de brousse. Une moyenne de 20,000 ha de terrains brûle chaque année en Nouvelle-Calédonie, notamment lors de la saison sèche.

Conservation


Croton cordatulus est une espèce protégée par les codes de l'environnement de la province Nord et de la province Sud. Aucune population biologiquement viable de cette espèce ne se trouve en revanche dans une aire protégée. Des prospections sur la côte Est (Kouaoua, Thio) pourraient être pertinentes. Cette espèce bénéficierait de mesures de conservation in-situ et ex-situ. Il est recommandé d'assurer le suivi des populations existantes, de préserver des populations viables sur des périmètres délimités sur la zone de Cap Bocage. Il est de plus préconisé de réaliser des tests de multiplication pour envisager ultérieurement des programmes de replantation.

Bibliographie


Wulff AS, Hollingsworth PM, Ahrends A, Jaffré T, Veillon J-M, L’Huillier L, et al. 2013. Conservation Priorities in a Biodiversity Hotspot: Analysis of Narrow Endemic Plant Species in New Caledonia.

Morat, P.; Jaffré, T.; Tronchet, F.; Munzinger, J.; Pillon, Y.; Veillon, J.-M. and Chalopin, M. 2012. Le référentiel taxonomique Florical et les caractéristiques de la flore vasculaire indigène de la Nouvelle-Calédonie [The taxonomic database « FLORICAL » and characteristics of the indigenous flora of New Caledonia]. Adansonia sér 3(34) , p.177-219.

Endemia.nc 2016. Faune et Flore de Nouvelle-Calédonie.

L'Huillier L.; Jaffré T. and Wulff A. 2010. Mines et Environnement en Nouvelle-Calédonie : les milieux sur substrats ultramafiques et leur restauration.

Experts


Assessor(s): Tanguy, V., Veillon, J., Amice, R., Barrière, R., Chambrey, C., Fleurot, D., Lannuzel, G.

Reviewer(s): Vandrot, H.

Contributor(s): Wulff, A.

Facilitator(s): Tanguy, V., Chanfreau, S.


Répartition géographique