Taxonomie

endemique
protegee
UICN

Statut liste rouge -

En danger (EN) , évaluée le 29/02/2016

Espèce protégée -

en Province Sud

Description

Description Générale

Arbuste de 3 - 6 m; rameaux aplatis et 4-angulaires.

Type : Veillon 5844 (P00153261)

Répartition en Nouvelle-Calédonie

Cette espèce n'est connue que de 2 localités sur la Grande Terre : à Tontouta et au Mt Do.

Habitat

Dans le maquis ligno-herbacé, entre 100 et 500 m d'altitude

Substrat

Sur sol plus ou moins érodé sur substrat ultramafique.

Feuille

Feuilles courtement pétiolées, coriaces, obovées, 4 - 6 x 1,5 - 3 cm, mates en dessus, obtuses ou arrondies au sommet, atténuées à la base; marge ondulée; nervures visibles; glandes oléagineuses petites mais distinctes.

Phénologie (Fleur)

Fleurs du Groupe 9, (en boutons), petites, groupées par 3 - 9 sur des inflorescences axillaires, courtes, peu ramifiées; hypanthium ?; sépales 4 minuscules, pétales ?

Reproduction

Fleurs observées en août et en novembre.

Particularité

Cette espèce incomplètement décrite doit être récoltée à nouveau. A rechercher dans les maquis ouverts sur sols érodés.


Syzygium tontoutaense est un petit arbre (jusque 6 m) micro-endémique de la Grande Terre en Nouvelle-Calédonie. Cette espèce est connue de deux populations (Mont-Do, Tontouta). On le trouve en maquis ligno-herbacé sur substrat ultramafique à une altitude de 100 à 500 m. La principale menace provient de la dégradation de l'habitat causée par les feux de brousse et par les effets de l'exploitation minière en-cours dans la vallée de la Tontouta. La rouille des myrtacées constitue une menace supplémentaire. Sa zone d'occurrence (EOO) et sa zone d'occupation (AOO) sont toutes deux estimées à 8 km² pour une estimation de deux localités. En conséquence, Syzygium tontoutaense est considéré En danger d'extinction (EN) selon les critères B1ab(iii,v)+2ab(iii,v) avec un déclin continu estimé de la qualité de l'habitat et du nombre d'individus matures.

Aire géographique


Syzygium tontoutaense est un petit arbre (jusque 6 m) micro-endémique de la Grande Terre en Nouvelle-Calédonie. Cette espèce est connue de deux populations (Mont-Do, Tontouta).

Population


Cette espèce est rare sur la Tontouta et au mont Do. Nous ne disposons pas d'observations récentes.

Habitat


On le trouve en maquis ligno-herbacé sur sol dérivé de péridotites sur substrat ultramafique à une altitude de 100 à 500 m.

Menaces


Les principales menaces proviennent des feux de brousse et de l'exploitation minière passée et en-cours (Tomo et Vulcain par la SMGM, Opoué par la SLN) générant de l'érosion dans la vallée. Les feux de brousse touchent en moyenne une surface de 20,000 ha de terrains chaque année sur la Grande-Terre, notamment lors de la saison sèche. La Nouvelle-Calédonie possède de 20 à 30% des réserves mondiales de nickel. L'exploitation minière intensive depuis la fin du XIXème siècle a entraîné une forte érosion des sols (1,2% de surface de sol dégradé cartographiée par SPOT5 en 2007 sur la Grande-Terre). L'exploitation minière est aujourd'hui en phase de développement avec une production métallurgique multipliée par trois de 2010 à 2015 (de 60,000 à 200,000 tonnes annuelles). Notons de plus que cette espèce pourrait être impactée par la rouille des myrtacées qui a été détectée dès 2013 sur le territoire. Il semble que la rouille ait une prédilection pour les espèces de bord de rivière.

Conservation


Syszygium tontouaense est protégé réglementairement en Province Sud. Aucune population biologiquement viable de cette espèce ne se trouve dans une aire protégée. Cette espèce bénéficierait de mesures d'urgence de conservation in-situ et ex-situ. Des prospections (sur la Ouenghi, le Mont-Do, la Tontouta) s'avèrent nécessaires pour améliorer la connaissance de l'espèce et sa dynamique de population. Il est recommandé d'assurer le suivi des populations existantes, notamment la régénération. Il semble que cette espèce est récalcitrante à la mise en banque de graines bien qu'elle germe bien. En matière de protection, bien qu'il soit difficile de proposer des mesures pérennes de conservation tant que la vallée sera exploitée, il est proposé de mener des travaux de lutte contre l'érosion (maintien des talus afin de stabiliser les éboulements) et de protéger la zone de la basse vallée. Il est de plus suggéré de rassembler les acteurs miniers impliqués dans la zone pour recenser les actions menées et essayer d'instiller une collaboration entre les institutions (DIMENC et DENV) et les mineurs (SLN, Ballande, SMGM) pour préserver la flore de la Tontouta.

Bibliographie


Wulff AS, Hollingsworth PM, Ahrends A, Jaffré T, Veillon J-M, L’Huillier L, et al. 2013. Conservation Priorities in a Biodiversity Hotspot: Analysis of Narrow Endemic Plant Species in New Caledonia.

L'Huillier L.; Jaffré T. and Wulff A. 2010. Mines et Environnement en Nouvelle-Calédonie : les milieux sur substrats ultramafiques et leur restauration.

Morat, P.; Jaffré, T.; Tronchet, F.; Munzinger, J.; Pillon, Y.; Veillon, J.-M. and Chalopin, M. 2012. Le référentiel taxonomique Florical et les caractéristiques de la flore vasculaire indigène de la Nouvelle-Calédonie [The taxonomic database « FLORICAL » and characteristics of the indigenous flora of New Caledonia]. Adansonia sér 3(34) , p.177-219.

Endemia.nc 2016. Faune et Flore de Nouvelle-Calédonie.

Experts


Assessor(s): Tanguy, V., Veillon, J., Amice, R., Cazé, H., Chambrey, C., Dubreuil, M., Fleurot, D., Garnier, D., Lagrange, A., Lannuzel, G., Leborgne, T., Letocart, D., Letocart, I., McCoy, S., Villegente, J.

Reviewer(s): Maura, J.

Contributor(s): Wulff, A.

Facilitator(s): Tanguy, V.


Répartition géographique