Taxonomie

endemique
UICN

Statut liste rouge -

Vulnérable (VU) , évaluée le 07/04/2017

Description

Référence :

Butaud J-F (2015) Reinstatement of the Loyalty Islands Sandalwood, Santalum austrocaledonicum var. glabrum
(Santalaceae), in New Caledonia. PhytoKeys 56: 111–126


Santalum austrocaledonicum var. glabrum est une variété de santal (petit arbre de 2-10m) endémique des îles Loyauté (Ouvéa, Lifou, Maré) en Nouvelle-Calédonie. On le retrouve dans des fourrés, en formation secondaire et lisière de forêt (plus rarement en forêt) sur terrain rocheux calcaire de 5 à 80m d'altitude. Son habitat est étroitement lié aux pratiques traditionnelles d'abattis-brûlis, de jachères et rotation des cultures. Le bois de coeur de santal est utilisé dans les filières de la cosmétique et de la parfumerie. Son exploitation est encadrée par la province des îles Loyauté (critères d'exploitabilité, mise en place de quotas annuels et obligation de replanter). Cette règlementation a été adoptée par délibération au Journal Officiel en août 2010. Depuis, une étude finalisée en 2013 par l'ONG Conservation International a permis de faire un état des lieux sur la ressource de santal aux Loyauté pour le développement des filières aromatiques certifiées. Cependant, il semble que la gestion de l’exploitation soit très variable entre les îles. Bien que la filière soit structurée à Maré, des coupes illégales ont été constatées récemment à Lifou (plus de 100 tonnes de bois vert exportées de Lifou en 2015-2016 pour un quota annuel d'environ 12 tonnes). Il apparaît de plus que la replantation par une autre variété (var. austrocaledonicum provenant de la Grande Terre ou de l'île des Pins) fait craindre un risque d'hybridation pour les générations futures. Par ailleurs, deux facteurs contribuent à la réduction et à la dégradation de la qualité de l'habitat favorable au santal : l'évolution des pratiques culturales défavorisant la régénération naturelle du santal et les espèces végétales envahissantes (Schinus terebenthifolius Raddi, Pluchea odorata (L.) Cass., Lantana camara L.). La taille de la population est estimée à plus de 10,000 individus matures (Butaud, 2015). Selon le critère B, Santalum austrocaledonicum var. glabrum est considéré Vulnérable (VU B1ab(ii,iii,v)+2ab(ii,iii,v)) avec trois localités (une par île), un déclin de l'aire d'occupation (AOO), de la qualité de l'habitat et du nombre d'individus matures pour une aire d'occurrence (EOO) de 8000km2 et une AOO de 1000km2. Néanmoins, les conditions d'exploitation actuelles du santal sur les Loyauté entraînent une réduction des tailles de population. Avec une durée générationnelle estimée à 25-30 ans, une réduction de plus de 50% des effectifs en l'espace de 3 générations semble une hypothèse plausible et permettrait d'appliquer le critère A3cd pour classer ce taxon dans la catégorie En Danger (EN). Il est ainsi préconisé de faire respecter au plus vite les quotas institués et d'imposer la replantation par la variété des Loyauté, sans quoi une ré-évaluation prochaine pourrait faire basculer ce taxon dans la catégorie En Danger (EN).

Aire géographique


Santalum austrocaledonicum var. glabrum est une variété de santal (petit arbre de 2-10m) endémique des îles Loyauté (Ouvéa, Lifou, Maré) en Nouvelle-Calédonie. Il n'a pas été observé à Tiga et Beautemps-Beaupré.

Population


3 sous-populations. Population estimée > 10,000 indiv matures (Butaud 2015). Régénération en zone ouverte cultivée.

Habitat


Arbuste/petit arbre (2-10m) de fourré, formation secondaire, lisière de forêt (plus rarement en forêt) sur terrain rocheux calcaire des Loyauté

Menaces


Le bois de coeur de santal est utilisé dans les filières de la cosmétique et de la parfumerie. Bien que son exploitation soit encadrée, il semble que la gestion de l’exploitation est très variable entre les îles. Bien que la filière soit structurée à Maré, des coupes illégales ont été constatées récemment à Lifou (plus de 100 tonnes de bois vert exportées de Lifou en 2015-2016 pour un quota annuel d'environ 12 tonnes). Il apparaît de plus que la replantation par une autre variété (var. austrocaledonicum provenant de la Grande-Terre ou de l'île des Pins) fait craindre un risque d'hybridation pour les générations futures. Par ailleurs, deux facteurs contribuent à la réduction et à la dégradation de la qualité de l'habitat favorable au santal : l'évolution des pratiques culturales défavorisant la régénération naturelle du santal et les espèces végétales envahissantes (Schinus terebenthifolius Raddi, Pluchea odorata (L.) Cass., Lantana camara L.).

Conservation


L'exploitation de santal est encadrée par la province des îles Loyauté (critères d'exploitabilité, mise en place de quotas annuels et obligation de replanter). Cette règlementation a été adoptée par délibération au Journal Officiel en août 2010. Depuis, une étude finalisée en 2013 par l'ONG Conservation International a permis de faire un état des lieux sur la ressource de santal aux Loyauté pour le développement des filières aromatiques certifiées. Il est préconisé de faire respecter au plus vite les quotas institués et d'imposer la replantation par la variété des Loyauté.

Bibliographie


Morat, P.; Jaffré, T.; Tronchet, F.; Munzinger, J.; Pillon, Y.; Veillon, J.-M. and Chalopin, M. 2012. Le référentiel taxonomique Florical et les caractéristiques de la flore vasculaire indigène de la Nouvelle-Calédonie [The taxonomic database « FLORICAL » and characteristics of the indigenous flora of New Caledonia]. Adansonia sér 3(34) , p.177-219.

Jérémie, J.; Hoff, M.; Jonsell, B. 1997. Flore de la Nouvelle-Calédonie et dépendances. Volume 15 : Hernandiacées, Meliacées, Oncothecacées, Santalacées.

Munzinger J., Morat Ph., Jaffré T., Gâteblé G., Pillon Y., Tronchet F., Veillon J.-M. and M. Chalopin 2016. FLORICAL: Checklist of the vascular indigenous flora of New Caledonia. vers. 22.IV.2016.

Butaud, J.-F. 2015. Reinstatement of the Loyalty Islands Sandalwood, Santalum austrocaledonicum var. glabrum (Santalaceae), in New Caledonia.

Endemia.nc 2016. Faune et Flore de Nouvelle-Calédonie.

Experts


Assessor(s): Veillon, J., Amice, R., Bruy, D., Butin, J., Fleurot, D., Garnier, D., Gâteblé, G., Goxe, J., Suprin, B.

Reviewer(s): Pillon, Y.

Contributor(s): Butaud, J.

Facilitator(s): Tanguy, V., Maura, J., Warimavute, G.


Répartition géographique